Affichage de l’autorisation d’urbanisme
Principe
L’autorisation d’urbanisme accordée (exemple : permis de construire) doit faire l’objet d’un affichage sur le terrain et à la mairie de la commune où se situe le terrain.
Affichage sur le terrain
Le bénéficiaire de l’autorisation doit afficher sur son terrain un extrait de cette autorisation
- dès réception de la notification de l’arrêté
- ou dès la date à laquelle le permis tacite ou la décision de non-opposition à la déclaration préalable est acquis et pendant toute la durée du chantier.
La date d’affichage sur le terrain est le point de départ du délai de 2 mois accordé aux tiers pour contester l’autorisation s’ils estiment que celle-ci leur porte préjudice.
Cet affichage prend la forme d’un panneau rectangulaire dont les dimensions doivent être supérieures à 80 centimètres.
Le panneau doit être installé de telle sorte que les renseignements qu’il contient soient lisibles de la voie publique.
Il doit mentionner :
- le nom du bénéficiaire,
- la raison sociale ou la dénomination sociale du bénéficiaire,
- la date et le numéro de l’autorisation,
- la nature du projet et la superficie du terrain,
- l’adresse de la mairie où le dossier peut être consulté,
- les droits de recours des tiers.
Il doit également indiquer, en fonction de la nature du projet :
- si le projet prévoit des constructions : la surface du plancher ainsi que la hauteur de la ou des constructions, exprimée en mètre par rapport au sol naturel,
- si le projet porte sur un lotissement : le nombre maximum de lots prévus,
- si le projet porte sur un terrain de camping ou un parc résidentiel de loisirs : le nombre total d’emplacements et, s’il y a lieu, le nombre d’emplacements réservés à des habitations légères de loisirs,
- si le projet prévoit des démolitions : la surface du ou des bâtiments à démolir.
L’inobservation de cette formalité peut entraîner des sanctions pénales.
Affichage en mairie
Dans les 8 jours qui suivent la délivrance expresse ou tacite (non écrit) de l’autorisation, la mairie procède à l’affichage d’un extrait de l’autorisation durant au minimum 2 mois.
Déclaration d’ouverture de chantier « DOC »
Principe
Une fois obtenue l’autorisation d’urbanisme nécessaire, la déclaration d’ouverture des travaux (DOC) est un document qui permet de signaler à l’administration le commencement de ses travaux. Elle doit obligatoirement être effectuée dès l’ouverture du chantier.
De quoi s’agit-il ?
L’ouverture de chantier se caractérise par :
- l’installation de palissades autour du chantier,
- l’arrivée du matériel,
- les premiers travaux de terrassement.
Le chantier débute au stade des travaux préparatoires dès lors qu’ils présentent une certaine importance.
Comment faire la démarche ?
La déclaration peut être effectuée
- soit directement en ligne,
- soit au moyen du formulaire cerfa n°13407*02 déposé en 3 exemplaires à la mairie où se situe le terrain ou envoyé par lettre recommandée avec accusé de réception.
Le formulaire doit être complété de pièces, dont la liste est limitativement énumérée sur la notice de la DOC.
À savoir : une DOC n’est pas nécessaire pour une déclaration préalable de travaux.
Quand peut-on commencer les travaux ?
Les travaux doivent impérativement être commencés dans un délai de 2 ans suivant l’obtention de l’autorisation d’urbanisme.
Une fois que les travaux ont commencé, ils ne doivent pas être interrompus pendant plus de 1 an.
Ils peuvent être échelonnés à condition que chaque interruption soit inférieure à 1 an et que les travaux exécutés d’une année sur l’autre soit suffisamment importants et significatifs.
Si ces délais ne sont pas respectés, l’autorisation d’urbanisme accordée n’est en principe plus valable.
Le titulaire peut demander le prolongement de son autorisation pour une durée de 1 an
- si les travaux ne peuvent pas être commencés dans le délai de 2 ans
- ou s’il prévoit d’interrompre le chantier pendant plus d’une année.
La demande de prolongement doit intervenir 2 mois avant l’expiration du délai de validité de l’autorisation.
Contestation d’une autorisation d’urbanisme
Principe
Un tiers (un voisin le plus souvent) peut contester la validité d’un permis de construire, de démolir ou d’aménager en exerçant un recours à l’encontre de celui-ci, sous réserve de respecter certaines conditions.
Qui peut contester une autorisation d’urbanisme ?
Justifier d’un intérêt à agir
Pour pouvoir contester le permis, vous devez expressément justifier d’un intérêt à agir en rapportant la preuve que la construction ou les travaux objets du permis affectent directement vos conditions d’occupation, d’utilisation ou de jouissance du bien :
- que vous détenez,
- que vous occupez de manière régulière
- ou pour lequel vous bénéficiez d’une promesse de vente, de bail ou d’un contrat de vente d’immeuble à construire.
L’intérêt à agir s’apprécie à la date d’affichage en mairie de la demande du permis en question.
Conséquence en l’absence d’intérêt à agir
Si le recours en annulation du permis excède la défense de vos intérêts légitimes et cause un préjudice excessif au bénéficiaire du permis, celui-ci peut demander au juge administratif saisi du recours que lui soit versé des dommages et intérêts. Cette demande peut être présentée pour la 1ère fois en appel.
Quelle est la procédure ?
Forme du recours
Votre recours doit prendre la forme :
- d’un recours gracieux ou d’un recours hiérarchique
- ou d’un recours contentieux, si le recours gracieux ou hiérarchique s’est avéré inefficace.
Délais pour agir
Le délai pour effectuer votre recours est de 2 mois à compter de l’affichage du panneau sur le terrain.
Notification du recours
Vous devez notifier votre recours par lettre recommandée avec accusé de réception dans un délai de 15 jours francs à compter du dépôt de votre recours :
- au bénéficiaire de l’autorisation d’urbanisme,
- et à la mairie.
L’absence de notification entraîne l’irrecevabilité du recours.
Quelles sont les suites du recours ?
Le juge administratif peut :
- décider d’annuler partiellement l’autorisation dès lors qu’un vice n’affecte qu’une partie du projet, et permettre qu’elle fasse l’objet d’une régularisation par l’obtention d’un permis modificatif
- ou suspendre l’annulation d’une autorisation dont le vice entraîne son illégalité, et permettre qu’elle fasse l’objet d’une régularisation par l’obtention d’un permis modification.
Le juge fixe le délai dans lequel le bénéficiaire du permis pourra en demander la régularisation.
Si, en contrepartie d’une somme d’argent ou d’un avantage en nature, le requérant se désiste du recours , la transaction doit impérativement être enregistrée auprès de l’administration fiscale.
Faute d’enregistrement, la somme versée ou l’obtention d’un avantage en nature sera considéré sans cause et pourra faire l’objet d’une réclamation durant un délai de 5 ans à compter de son versement ou de son obtention.